Dans ma pratique de naturopathie à Lyon, je reçois parfois des clientes qui souffrent de douleurs intimes. Elles souffrent de vulvodynies, de vestibulodynie, ont souvent eu des mycoses vaginales et des infections urinaires. Leur situation est extremement touchante, car le diagnostic est long, peu de professionnels de santé sont formés au diagnostic et surtout, les solutions proposées ne sont pas nombreuses.
Alors c'est parti pour une série d'articles sur ces problème de santé intime et comment la naturopathie, qui va bien au delà des remèdes naturels je le rappelle, peut un tant soit peu aider à soulager ces douleurs.
Qu'est ce que la vulvodynie?
La vulvodynie est une douleur chronique et souvent invalidante affectant la région de la vulve, sans cause évidente identifiable.
La vulvodynie se manifeste par des douleurs vulvaires persistantes ou récurrentes durant au moins trois mois. Les patientes rapportent des sensations de brûlures, démangeaisons, picotements ou douleurs lancinantes. Ces symptômes peuvent être spontanés ou déclenchés par des activités comme la marche, le port de vêtements serrés ou les rapports sexuels.
Les différents causes de la vulvodynie
Bien que la vulvodynie soit idiopathique (sans cause précise connue), plusieurs hypothèses sont étudiées :
Traumatismes ou Stress Psychologiques Des études ont établi un lien entre vulvodynie et troubles psychologiques comme l’anxiété, la dépression ou les traumatismes passés. Ces conditions peuvent exacerber la perception de la douleur via une sensibilisation centrale Mayo Clinic.
Facteurs Neurobiologiques La vulvodynie pourrait résulter d’une hyperactivité des fibres nerveuses de la région vulvaire, conduisant à une hypersensibilité au toucher.
Déséquilibres Hormonaux et Inflammatoires Un faible taux d’œstrogènes ou une inflammation chronique des tissus vulvaires sont suspectés.
Vulvodynie et Mycose Vaginale
Parfois, les douleurs de la vulvodynies ressemblent à celles provoquées par les mycoses vaginales. Votre sage-femme ou gynécologue a réalisé un prélèvement vaginal mais il revient négatif: niet, nada, zero trace de candida albicans, alors que vous souffrez bien, vous ressentez des brulures et des démangeaisons!
Quel est le lien entre les deux alors?
Les infections vaginales répétées peuvent entraîner une inflammation chronique et une sensibilisation des nerfs vulvaires, augmentant le risque de vulvodynie.
L’utilisation excessive d’antifongiques ou de produits irritants (crèmes, ovules) pour traiter des mycoses mal diagnostiquées peut fragiliser les tissus vulvaires et aggraver la douleur.
Enfin, une perturbation de la flore vaginale après une mycose peut altérer la barrière protectrice, favorisant l’irritation ou la survenue de douleurs vulvaires chroniques.
Un diagnostic précis est crucial pour éviter les traitements inadaptés et gérer efficacement la situation!
Dyspareunie, vestibulodynie, vulvodynie: quelles différences?
Il peut etre difficile de s'y retrouver dans tous ces termes, qui couvrent des réalités bien différentes. Je vous ai prévu un petit récap pour y voir plus clair et en parler avec votre gynéco, sage-femme, généraliste ou même dermatologue si le doute persiste.
Vulvodynie
Définition : Douleur chronique localisée ou généralisée au niveau de la vulve, sans cause identifiable après examens.
Symptômes : Brûlures, picotements, irritations, ou sensations de coupures. La douleur peut être spontanée ou provoquée (par exemple lors de rapports sexuels ou au toucher).
Causes possibles : Dysfonctionnement nerveux, inflammation chronique, traumatisme psychologique, ou infections répétées ayant sensibilisé les nerfs【33】.
Diagnostic : Test du coton-tige pour identifier les zones douloureuses.
Mycose vaginale
Définition : Infection fongique due à une prolifération anormale de levures, généralement Candida albicans.
Symptômes : Démangeaisons intenses, pertes blanches épaisses et grumeleuses, rougeur et gonflement de la vulve.
Causes possibles : Déséquilibre de la flore vaginale (par antibiotiques, diabète, humidité excessive).
Traitement : Antifongiques locaux ou oraux.
Différence avec la vulvodynie : La mycose est une affection temporaire et infectieuse, alors que la vulvodynie est une douleur chronique sans infection active.
Dyspareunie
Définition : Douleurs lors des rapports sexuels, pouvant toucher la vulve, le vagin, ou la région pelvienne.
Symptômes : Douleurs superficielles (à l’entrée du vagin) ou profondes (pendant la pénétration).
Causes possibles :
Superficielles : Vulvodynie, vestibulodynie, infections, sécheresse vaginale.
Profondes : Endométriose, adhérences pelviennes, troubles musculaires.
Différence avec la vulvodynie : La dyspareunie est liée exclusivement à l’acte sexuel, tandis que la vulvodynie peut être constante ou survenir dans d'autres contextes.
4. Vestibulodynie
Définition : Sous-type de vulvodynie caractérisé par une douleur localisée à l’entrée du vagin (vestibule vulvaire).
Symptômes : Douleur au toucher, lors de la pénétration ou de l’utilisation de tampons.
Diagnostic : Test du coton-tige sur la région du vestibule.
Différence avec la vulvodynie : La vestibulodynie est une douleur bien circonscrite au vestibule, tandis que la vulvodynie peut être plus diffuse ou généralisée.
Tableau récapitulatif :
Affection | Localisation | Durée | Cause principale | Symptômes spécifiques |
Vulvodynie | Vulve (localisée ou diffuse) | Chronique (>3 mois) | Inconnue (multifactorielle) | Brûlures, douleurs spontanées ou provoquées |
Mycose vaginale | Vaginal/vulve | Aiguë (quelques jours) | Infection fongique (Candida) | Démangeaisons, pertes blanches épaisses |
Dyspareunie | Vulve, vagin, pelvis | Aiguë ou chronique | Variée | Douleurs lors des rapports sexuels |
Vestibulodynie | Vestibule vulvaire | Chronique (>3 mois) | Hypersensibilité nerveuse | Douleurs localisées au vestibule |
Ces distinctions permettent un diagnostic précis et une prise en charge adaptée pour chacune de ces affections.
Je m'arrête la pour aujourd'hui, nous verrons dans un prochain article comment on peut accompagner ces troubles
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